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Le Séant de la Déesse
Hommage à Beyoncé Knowles
Paru en 2009

Contexte de parution : Standard

Présentation :

Parution dans le supplément littéraire du numéro 24 de Standard en juillet 2009.


Sujet principal : Beyoncé
Cité(s) également : plusRaymond Abellio, René Guénon




Synthétiquement recomposée à partir d’un équilibrage fragile des conceptions guénoniennes et abelliennes, la Femme Ultime – dite aussi Fille de la Destinée (Destiny’s Child) – est celle sur qui peut se lire le destin du monde, c’est-à-dire l’éloignement de l’humanité du centre qui conserve intact le dépôt de la tradition primordiale et sa possible redécouverte à la fin du Kali Yuga (aussi appelé âge de fer). Produit de l’intelligence collective – on sait tout le bien que nous pensons de cette mystérieuse entité – l’élection mystique des fesses de Beyoncé Knowles au titre de fesses parfaites ne renvoie pas seulement à son nom (dans lequel, nous lisons sans difficulté une variation homophonique de Beyond Knowledge, chiffre de sa prédestination) mais avant tout au rapport entre sa chatte et son anus. En effet, ce dernier reproduit le rapport entre la porte de l’Agarttha (continent englouti de l’humanité primordiale) et le tunnel conduisant à la pièce où le Roi du Monde fait tourner la Roue du Temps (Dharma Chakra), si bien que nous devons parler d’une véritable proportion, entraînant une nouvelle dynamique universelle, annonciateur de la fin d’un cycle comme le début d’un nouveau. Sa musique, le R’n’B, doit être compris comme le support d’une guerre terminale entre les forces de l’hyper-modernité, basculées dans l’insipidité intégrale, et la grandeur archaïque, tonique, de la première tradition qui veut que, à chaque homme correspond un Être de Lumière (Daena) le préparant à sa rencontre avec la Déesse (Fravarti). Deux des chefs d’œuvre de cette fille parfaite aux fesses parfaites, Ring the Alarm et Crazy in Love, sont d’ailleurs des appels à la transfiguration individuelle, transfiguration par laquelle il est signifié que l’Homme ne doit plus être dans le Temple, mais le Temple dans l’Homme. Enfin, dans le clip de Single Ladies, la religion future, par l’intermédiaire de cette courbe asymptotique produisant l’ultime érection masculine et une confusion saphique maximum chez les individus de sexe féminin, est enfin reconduite à des principes métaphysiques se passant désormais de toute ritualisation excessive. Ainsi, le séant de la déesse est bien la piste de décollage de l’ultime humano-divinité : celle pour qui tout n’est que puissance et liberté, souveraineté sans mesure et transcendance saturée.