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Enlève ton masque, on t'a reconnu
Paru en 2020

Contexte de parution : Le livre sans visage

Présentation :

Texte publié le 31 décembre 2020






Enlève ton masque, on t'a reconnu. Reconnue avec un e, pardon. Enlève ton masque, on t'a reconnue. Oui, je parle de toi, 2020 : une fichue année. Comme cette fois-ci, exceptionnellement, je ne traiterai pas d'un sujet d'actualité (ou plutôt d'inactualité), j’aurais pu appeler cette chronique « Post qui n’a rien à voir » en hommage aux post-scriptum des Lundis de Delfeil de Ton. Delfeil de Ton qui, d’ailleurs, continue sa nouvelle chronique, « Qu’est-ce que tu lis ? » sur Bibliobs. Je ne vous ai pas indiqué les dernières. Je n’indique plus rien sur mon blog. C’est sans doute une erreur, c’est surtout de la paresse. Je m’y remettrai. J’y reviendrai. En attendant, lisez-les tous, ses « Qu’est-ce que tu lis ? ». Il y en a 23 à ce jour. Il a fait un magnifique Max Jacob, « L’Inaccessibilité de Perpendic », et des textes passionnants sur le livre de photos de François Bouton « Le Destin tragique d’Odette Léger et de son mari Robert » et sur Napoléon. Delfeil a pris quelques mois d’avance sur l’année Napoléon. Il a raison. Dans sa chronique du livre « La Discrétion » de Faïza Guène, il parle même de l’ancien posticheur qui était monté, n’écoutant que son amour et son courage, pour parler lors des obsèques de Cavanna, au Père-Lachaise, en 2014. Cet ancien posticheur, je m’en souviens très bien. J’ai sa voix gravée dans ma mémoire. Je vous dis tout ça dans le désordre. Mes souvenirs de cette année sont dans le désordre. Cette année à mis du désordre jusque dans mes souvenirs des années précédentes.

https://www.nouvelobs.com/bibliobs/20201201.OBS36837/qu-est-ce-que-tu-lis-20-par-delfeil-de-ton.html

https://www.nouvelobs.com/bibliobs/20201222.OBS37897/qu-est-ce-que-tu-lis-23-par-delfeil-de-ton.html

https://www.nouvelobs.com/bibliobs/20201124.OBS36540/qu-est-ce-que-tu-lis-19-par-delfeil-de-ton.html

https://www.nouvelobs.com/bibliobs/20201215.OBS37570/qu-est-ce-que-tu-lis-22-par-delfeil-de-ton.html

https://www.nouvelobs.com/bibliobs/20201208.OBS37227/qu-est-ce-que-tu-lis-21-par-delfeil-de-ton.html

« Qu’est-ce que tu lis ? », Delfeil en fait à peu près un par semaine. Avec les émissions de « Arrêt sur Image » et de « Hors-Série », quelques « Interdit d’interdire » de Taddei et quelques articles de Mediapart, ça me fait ma dose hebdomadaire de médias. Et puis « Mauvais Genres », bien sûr. Je ne me lasse pas de « Mauvais Genres ». On ne se lasse pas de « Mauvais Genres ».

https://www.franceculture.fr/emissions/mauvais-genres/hommage-a-joseph-altairac-fleur-hopkins-guys-costes-jean-luc-rivera-0

https://www.franceculture.fr/emissions/mauvais-genres/de-rusty-brown-a-promethea-le-noel-bd-de-mauvais-genres

https://www.franceculture.fr/emissions/mauvais-genres/signe-pierre-dac-hommage-en-compagnie-danne-helene-hoog-de-jacques-pessis-et-des-fictions-de-france

A propos de France Culture, je me rends compte que je n’ai pas annoncé ici mes dernières interventions sur la chaîne. Je n’indique plus rien sur mon blog. On voit que je ne suis plus sur les réseaux sociaux où je faisais ça continuellement, inlassablement, presque compulsivement. J'en étais devenu mon propre attaché de presse, mon propre manager, mon propre agent. Les réseaux sociaux nous transforment en auto-propagandistes. Les réseaux sociaux nous transforment en partisans de notre propre parti, même si celui-ci est le parti d'en rire ou celui du moindre effort. Bon, bon, allez, c'est Noël : je vous en mentionne au moins une. Le « Réveil culturel » de ce cher Tewfik Hakem, au sujet de « Tu m’as donné de la crasse et j’en ai fait de l’or ». Avec « Guru Banana » de Kevin Ayers en pause musicale : quelle joie d'entendre Kevin Ayers sur France Culture. Quelle joie de faire une pause pour écouter Kevin Ayers. L’émission date d’avant le confinement, mais avec les bouleversements de programme de la chaîne, les interruptions et les rediffusions, elle n’a été diffusée qu’en décembre. Nos lecteurs auront corrigé d’eux-mêmes : j’y fais encore l’éloge de la Facebouquerie. Le confinement, pour moi, il y aura eu un avant, et un après. Je sais que vous en avez un peu marre mais j’y reviendrai. S’il y a bien un sujet dont j’ai l’impression que je n’ai pas encore suffisamment approfondi, s’il y a bien un sujet sur lequel je veux encore parler, en particulier dans le Livre Sans Visage, c’est bien celui des réseaux sociaux. Ce n’est pas le seul, certes, mais rien à faire : c’est un gros morceau.

https://www.franceculture.fr/emissions/le-reveil-culturel/pacome-thiellement-le-malheur-a-ete-tres-formateur-pour-mon-travail-et-pour-moi-meme

Surtout cette année : une fichue année, donc, et close sur elle-même comme un hérisson. Ce n’est pas facile de clore une année déjà si close en elle-même. Ce n'est pas facile de fermer une boîte fermée. Reprenons à zéro, je veux dire à un, je veux dire au mois de janvier. Le 15 janvier, je publiais donc chez Florent Massot « Tu m’as donné de la crasse et j’en ai fait de l’or ». Lancement la veille au Monte-en-l'air. Un livre très différent des précédents, impulsé par Ariane Molkhou, qui me l’avait proposé après en avoir parlé avec Denis Robert. Une exégèse d’expériences personnelles, intimes, souvent tristes ou désagréables, pour en tirer des indices sur la façon de lire le labyrinthe de malheurs dans lequel nous retombons sans cesse, et des méthodes inspirées des textes des Sans Roi pour ne pas retomber systématiquement au même endroit. Merci Florent, Ariane, Denis, merci Jésus, Simon le Magicien, Basilide, Mani (les Sans Roi), et puis merci la très, très petite poignée de gens que j’avais mis dans la confidence (Bertrand, Chloé, Thomas, Virginie). Il ne m’aura pas seulement servi à refaire un tour dans mon passé, ce livre, mais à me préparer à l’avenir qui suivrait immédiatement sa publication. Parce que dans le genre « crasse collective », 2020, pardon mais… Enfin, cette fichue année m’aura quand même permis de faire toute ma tournée de promotion du livre, entre janvier et mars : Bordeaux, Lyon, Lille, Aix-en-Provence, Toulouse… J'aurais eu le temps de voyager. De voir du pays et des amis. C’est quelques jours seulement après le 5 mars, dernière date de la promotion du livre (dans la magnifique carcasse d’avion cassée de la librairie Charybde, retour à Paris), que le confinement commençait. Pour moi, il n’a jamais vraiment cessé. Même après déconfinement, je suis resté longtemps chez moi. Depuis le reconfinement, je ne suis pas tellement sorti. On dit de certains hommes qu’ils sont nés avant la honte. J’espère que ce n’est pas mon cas. Je ne crois pas : j’ai honte souvent et facilement. Mais je suis né avant le déconfinement. Il devient, jour après jour, plus difficile de sortir de chez moi. Mais j’y arriverai. J’y travaille sérieusement, consciencieusement. Dès que j'ai achevé ce paragraphe, promis, je sors.



PACOME THIELLEMENT - INTERROGER SA PROPRE VIE COMME SI C'ETAIT UN LIVRE SACRE from Pacôme Thiellement on Vimeo.

Et durant ce confinement, qu’est-ce que j’ai fait ? Plusieurs choses. Peu de temps avant l’épidémie, j’avais décidé d’écrire des textes d’exégèse concernant plusieurs de mes admirations vivantes, contemporaines, et même, à peu de choses près, générationnelles. Ça avait commencé avec « La Tueuse », une préface pour la réédition de « La nuit je suis Buffy Summers » de Chloé Delaume aux éditions Jou. Ce n’était pas seulement un texte sur le chef d’œuvre de Chloé Delaume et sur celui de Joss Whedon, mais un texte sur l’ensemble des chefs d’œuvre de Chloé Delaume, que j’ai alors tous relus dans l’ordre chronologique (ma méthode préférée) et à travers le prisme de l'éthique guerrière et magicienne de Buffy.

http://editionsjou.net/la-nuit-je-suis-buffy-summers/

Ça a continué avec une plaquette pour Derrière la salle de bains, les livres publiés par Marie-Laure Dagoit. « Apocalypse Bertrand Mandico ». Pareil : j’ai tout revu. C’est quelque chose de revoir tous les chefs d’œuvre de Bertrand Mandico dans l’ordre de réalisation. Ça dépasse l'entendement, tant de beauté. Ça donne également beaucoup de joie et de courage.

Le livre est sorti mais vous ne le trouverez déjà plus. Depuis, il semblerait que Marie-Laure Dagoit ait fermé boutique. C’est ce que dit son site, sur lequel on peut encore acheter les fins de stocks de certains livres. Triste, triste, fichue année.

https://www.maisondagoit.com

Enfin, j’ai écrit le texte d’une monographie de l’artiste Amandine Urruty : encore un génie, du dessin cette fois. La monographie sera publiée le 15 janvier 2021 aux éditions de L’Eclisse. « Amandine Urruty, je veux dire le fantôme » : grande histoire. Ce n’est pas un texte très long (comparé à celui avec lequel j’allais enchaîner) mais c’était une expérience intense. Depuis que j’ai découvert les œuvres d’Amandine Urruty, j’ai l’impression d’y vivre dans une étrange familiarité. Je me sens comme un fantôme parmi les fantômes. Au moment d’écrire le texte, j’ai repris dans les grandes largeurs les œuvres complètes d’Oscar Wilde et d’Edgar Allan Poe (le deuxième ayant un rôle déterminant, et beaucoup plus direct, dans le texte que j’allais écrire immédiatement après). Ce que je n’ai pas fait, et ce qu’il serait beaucoup trop long à faire ici, c’est d’expliquer les circonstances très personnelles dans lesquelles j’ai découvert son univers. J’ai toujours eu le sentiment qu’on se sentait vraiment concerné par des œuvres d’art parce qu’elles nous annonçaient des choses qu’on était amené à vivre dans les jours, semaines, mois qui suivraient. J’ai toujours eu une relation médiumnique avec les œuvres que j’aime. Je les interroge comme on interroge les Tarots. Pour moi, elles s’imposent parce qu’elles nous parlent de quelque chose que l’on sait mais qu’on ne sait pas encore qu’on le sait. Parce qu’il nous faut encore le vivre et que cela nous intimide. L’œuvre est là pour nous aider à passer ce cap, à dépasser notre timidité. L’œuvre est là pour nous aider à vivre.

https://www.hobo-diffusion.com/catalogue/2528/amandine-urruty-je-veux-dire-le-fantome

« La Tueuse », « Apocalypse Bertrand Mandico », « Amandine Urruty, je veux dire le fantôme » : ces trois textes forment une trilogie. Trilogie d’admirations, trilogie d’artistes que je connais et apprécie comme personnes alors que je les admire comme créateurs. J’espère que la vie me laissera le temps d’écrire sur (entre autres) Delfeil de Ton, Hermine Karagheuz, Arnaud Baumann, Olivia Clavel, Captain Cavern, Placid, Muzo, Scott Batty, Joyce A. Nashawati, Eyvind Kang, Jessika Kenney, Delphine Dora, Jakuta Alikavazovic, Stéphane Legrand ou Sarah Chiche. Écrire sur un artiste vivant est une chose très difficile, bien plus difficile que sur un artiste mort. Les morts sont sympas : ils vous laissent bien dire ce que vous voulez. Qu’est-ce qu’ils peuvent bien en avoir à foutre. Ils ont d’autres soucis, les morts. Écrire sur un vivant, c’est prendre le risque de prononcer une parole qu’il pourrait désavouer. Bon, souvent, il s’en fout aussi. Pas toujours, mais souvent (et il a raison de s’en foutre). Écrire sur un artiste de sa génération est une chose encore plus difficile : lui, non seulement il a le droit de répondre, mais il peut en avoir envie. On le comprend : la parole posée sur un travail doit pouvoir être un soutien, pas une seigneurie (comme dit le Jésus des Sans Roi : « Je ne suis pas venu en seigneur mais en soutien »). Ce qu’il y a de plus difficile, c’est d’écrire sur des gens plus jeunes. Ça, c’est vraiment très difficile.

J’ai une dent (cariée) contre les critiques. Pas une grosse mais, pardon, ils m’énervent pour ça. Pour ce qui apparaît généralement comme leur droit, et qui peut tourner à la scélératesse. A savoir : dire ce qu’ils pensent de ce qui se passe alors même que ça ne s’est pas encore passé. Ça a recommencé cette année avec le film sublime de Charlie Kaufman, « I’m thinking of ending things ». Quelle angoisse quand, au détour d’une émission de radio, un critique français s’y est collé, et s’y est collé si mal, en jugeant ce chef d’œuvre de haut, avec morgue, suffisance, sans connaître le roman dont il est l’adaptation très libre, sans saisir de quoi il parle mais en en parlant comme si le film parlait mal de ce dont, justement, il ne parle pas. En ne l’ayant vu qu’une fois, en gros. Il faut toujours tout voir au moins deux fois. Ça m’a rappelé ma jeunesse, quand je découvrais, effaré, les critiques du film « Twin Peaks – Fire Walk with me ». Ce qui me fait littéralement horreur, c’est l’aplomb qu’ont certains êtres pour juger publiquement de ce dont ils n’ont même pas compris le sujet. A cet instant, je n’ai qu’un rêve : ne plus être un homme. « La honte d’être un homme » dont parle Deleuze. Et les séries : qu’est-ce qu’il y aurait à dire, là aussi.


Qu'est-ce qu'il y a à dire, sur les séries. Et on est encore bien trop peu nombreux à en parler. On est loin de savoir bien en parler. L’année dernière, on avait sorti, à deux avec Sarah Hatchuel, un livre sur « The Leftovers », la série de Damon Lindelof : « Le troisième côté du miroir », chez Playlist Society. Cette année, je ne remettais pas le couvert pour « Watchmen » du même Lindelof, mais je la revoyais. Notamment parce que Briac Picart-Hellec m’avait invité, avec ses coéquipiers CHP et Guillaume Genest, dans l’émission « Spoilers », à discuter de la série et même proposer une ébauche d’interprétation. Ça m’a passionné, beaucoup plus qu’à la première vision. Du coup, à défaut d'écrire un nouveau livre, j'ai au moins commencé à ébaucher des interprétations sur le Livre Sans Visage. J’ai été vraiment, vraiment impressionné. Il faut toujours tout revoir au moins deux fois. Je sais, je me répète. Je radote. Je radote parce que je revois. Je me répète parce que je relis.

https://spoilers.lepodcast.fr/spoilers-s02e04-etoile-watchmen-serie-dauteur-et-ame-de-son-epoque-avec-pacome-thiellement

J’ai beaucoup revu et relu, cette année. J'ai beaucoup réécouté. J’ai enchaîné : Sophocle, Breton, Poe, Artaud, Fellini, Vertigo, Gébé, Moëbius, « Millennium » de Chris Carter, Charlie Kaufman, David Bowie, L'Exégèse de Philip K. Dick, la Bibliothèque de Nag Hammadi. Pour un gros livre dont il est encore trop tôt pour parler. Disons, pour l’instant, que c’est ma « très grosse affaire », mon « gros dossier ». Disons également que ce livre suit « La Victoire des Sans Roi » et « Sycomore Sickamour » dans une tentative de renouveler mes propres outils exégétiques et approfondir les questions spirituelles et politiques qui traversent déjà partiellement les deux précédents essais.

Un jour, peut-être, j’écrirai le « Journal d’un exégète ». Un livre rêvé, maintes fois imaginé mais jamais vraiment envisagé, où l’on pourrait lire les problèmes qui peuvent se poser durant la rédaction d’un essai, les questions qui se posent (de forme, de contenu, d’articulation entre les deux), les choix qui sont faits. Pour la « très grosse affaire », on vous en dira plus courant 2021. C’est encore trop tôt.


STUPOR MUNDI Ep.1&2 ::: TRAILER from Sycomore films on Vimeo.

C’est ensuite seulement que je me suis un peu déconfiné. Automne-Hiver. Je devais retrouver Thomas Bertay dans les locaux de Sycomore Films. Thomas et moi y avons réalisé un film qui sera ajouté au DVD de « Stupor Mundi livre 3 ». Parce qu’il n’y aura pas de « Stupor Mundi livre 4 ». Les meilleurs rushs ont déjà été utilisés dans les trois précédents films, et il y avait des difficultés à donner une direction suffisamment solide à un nouvel opus. Au lieu de ça, nous avons fait… autre chose. Et c’est cette autre chose qui occupera la place du quatrième film sur le DVD : un film d’une heure, très intime, nommé « Trois ou quatre cavaliers ». Ça devrait sortir courant janvier. Dès qu’on a une date, vous la saurez.


STUPOR MUNDI ::: Livre 3 ::: Film-Annonce from Sycomore films on Vimeo.

Et maintenant, viens, nouvelle année. Oui, je parle de toi, 2021. Il y a une semaine, alors que j’étais plongé dans la lecture du « Testament de la Fille Morte » de Colette Thomas (un des livres prophétiques les plus importants pour comprendre le temps qui vient ; ça aussi on vous en reparlera), Saturne et Jupiter se sont rencontrés. Une conjonction qui parle à tous les spectateurs de « Twin Peaks ». Espérons que nous n’en aurons pas pour 25 ans de ténèbres, cette fois. Surtout que David Lynch va tourner une nouvelle série. Dès qu’il aura été vacciné, a-t-on pu entendre. Il n’est pas le seul à avoir des projets. Même Lars Von Trier va se mettre à la saison 3 de « Kingdom ». Sa saison 3 est aussi profondément inimaginable que ne l’était la saison 3 de « Twin Peaks ». Elle est à la fois impossible et possible. Tout ce qui vient sera à la fois impossible et possible.

Tout ce qui a eu lieu était à la fois possible et impossible. Tout ce qui vient sera à la fois impossible et possible. Dans quelques jours commencent les répétitions de « Conan la Barbare » de Bertrand Mandico, au Théâtre des Amandiers. Qu’est-ce que cela va être ? Nous ne le savons pas encore. Un spectacle hybride, un projet multidimensionnel, née de l’inspiration inentamable d’un des plus grands artistes de notre époque. Un film, une pièce, une installation, des choses diverses et variées. Une fresque sur la barbarie et la civilisation, et l’enténébrement des hommes, et le parcours d’une femme. Et Bertrand m’a invité à y participer. J’ai déjà le trac avant même de savoir ce que je vais y faire. Pour moi, pour nous, « Conan la Barbare » est déjà un mythe avant même d’y avoir trempé le cil d’une paupière.

https://nanterre-amandiers.com/en/evenement/conan-la-barbare-lacryma-eroctica-bertrand-mandico-2021/

https://www.troiscouleurs.fr/swipe/conan-la-barbare-bertrand-mandico-nous-presente-sa-prochaine-oeuvre-monstre/

Viens, 2021. Ne fais pas comme ta grande sœur, ne joue pas aux grandes punisseuses, aux grandes prêcheuses d’apocalypse. Ne fais ni ta parano ni ta névrosée. Ce n’est pas la peine. On n’a pas besoin de ça. On a suffisamment de peine déjà pour que tu n’en rajoutes pas. Ce dont on a besoin, maintenant, et plus même que d’amour et de cœur, d’émotion et d’exaltation, c’est d’intelligence. Alors viens, même si tu dois encore prendre la gueule d’étoile-absinthe. Essaie seulement d’être un peu plus sobre. 2020 a eu la main lourde. Viens, 2021. Viens, étoile-absinthe. J’ai encore soif.