Pacome Thiellement.com


Dans Intuitions préchrétiennes, Simone Weil parle d’un conte écossais, qu’on retrouve également dans les folklores allemand et russe, et dans lequel apparaît le personnage du « Duc de Norvège ».

Le Duc de Norvège a, le jour, une forme animale et, la nuit, une forme humaine. Une femme l’épouse. Une nuit, lasse de cette situation, elle détruit la dépouille animale de son mari. Mais alors il disparaît. Elle regrette son geste et se met à sa recherche.

Elle le cherche sans fin, marchant à travers plaines et forêts. Elle rencontre une vieille femme qui lui fait don d’une noisette merveilleuse à utiliser en cas de détresse. Elle erre encore longtemps, et finit par trouver un palais où son époux est prince, sous une forme exclusivement humaine. Mais il l’a oublié et va bientôt épouser une autre femme. L’épouse, après son interminable voyage, est en haillons. Elle entre au palais comme fille de cuisine. Elle brise sa noisette et une robe merveilleuse lui apparaît. Elle offre cette robe à la fiancée en échange d’une nuit entière avec le prince. La fiancée, séduite par la robe, accepte, mais elle fait boire au prince un narcotique qui le tient endormi toute la nuit. Pendant qu’il dort, la duchesse, est à ses côtés et chante sans arrêt :

Far hae I sought ye, near am I brought to ye
Dear Duke o’ Norroway, will ye return and speak to me ?

Elle chante à s’en briser le cœur, précise Simone Weil… Juste avant l’aube, le prince s’éveille et reconnaît sa véritable épouse.

Pour moi ce conte allégorise le sens de l’exégèse. Au départ, face à une œuvre d’art, nous avons une relation qui est immédiate, sensible, sensuelle, animale. Puis sa puissance se dissipe, d’autres questions nous occupent, on s’en détourne, on passe à autre chose. Alors, elle nous manque, mais le mystère de ce qui nous a plu en elle, nous en avons perdu la trace. Nous avons beau réécouter le disque, relire le livre, revoir le film, quelque chose qui nous parlait alors directement, de cœur à cœur, a été perdu. Pour la retrouver, tel un prince endormi, il faudra ruser et il faudra chanter à s’en briser le cœur, jusqu’à ce qu’elle se réveille. L’exégète est toujours une princesse désespérée, arrivant en haillons à la cour de son œuvre d’art bien aimée, et tentant, par tous les moyens, de la rendre à nouveau vivante, à nouveau présente, de la réveiller.

Qu’est-ce que la culture populaire ? La culture populaire, nous la connaissons intimement, parce qu’elle est présente dans l’enfance, dès l’enfance, dans les chansons, dans le folklore, les comptines, les rondes, les contes. Elle nous raconte une histoire que nous connaissons et que nous ne cessons pourtant d’oublier. L’histoire de l’humanité suit la progression de l’histoire de chaque être humain. Passé l’état édénique de l’enfance, où les animaux et les dieux lui parlent par claire audience, l’homme perd progressivement la grâce et la créativité, la disponibilité et l’innocence. Il s’enténèbre, se prend au sérieux, se croit appelé aux plus hautes fonctions, impose sa domination, détruit tout ce qu’il approche, et finit dans le naufrage de la sénilité.

Les catastrophes écologiques qui affectent la Terre aujourd’hui, la nourriture empoisonnée, les eaux polluées, ce sont les « signes des Temps », c’est-à-dire l’humanité qui fait sous elle.
Mais même l’humanité sénile est traversée d’instants de grâce.

 

Neuf hypothèses sur la pop culture.

 

Hypothèse 1.

La pop culture garde la trace et conserve l’écho d’un Age d’Or – un état édénique de dans lequel l’homme était à la fois pape et fou, sage et libre, animal et ange. A cela également se rapporte le mythe de l’androgyne : un être qui ne connaissait pas le manque.

 

Hypothèse 2.

L’Histoire de l’Humanité est le récit de l’éloignement de l’Age d’Or.

La chute dans l’Histoire, marquée par la création des inégalités entre les hommes, et la séparation des puissances transfiguratrices, chamaniques, par lesquelles l’homme se guérissait lui-même de ses maux, est compensée par des rituels carnavalesques où s’exprime la réversibilité des mérites : pendant le temps du carnaval, le fou est pape, le pape est fou, l’homme est animal, l’ange est homme.

Le sens du carnaval est thaumaturgique et religieux : l’homme, passant par tous les états, y est soigné et remis en capacité de travailler, de vivre malgré le fait d’être séparé, temporairement, de sa puissance – comme les transes des peuples premiers. Le carnaval est le temps du souvenir, mais ce souvenir est actif, et, lors des fêtes, l’homme regagne sa puissance originelle ; il retrouve le sens de la grâce.

Ainsi, on peut dire, à la suite de Claude Gaignebet, que « Carnaval est la première religion. » Toutes les religions ne sont que des expressions de la Tradition Primordiale, rattachant l’homme à son état édénique, rappelant l’Age d’Or, et lui pointant la direction de sa délivrance.

Comme le conte cité par Simone Weil et les deux naissances (animale, princière) de l’amour, toutes les religions rappellent l’Age d’Or à travers la notion d’Homme Primordial mais évoquent également sa deuxième naissance, au bout du cycle de manifestation, son réveil, sa résurrection dans un état qui ne connaîtra pas la Mort : l’état d’Homme Délivré. De même, la culture populaire restaure l’état d’Homme Primordial, et son exégèse, reconduisant les œuvres à leur signification spirituelle, doit idéalement le mener à celui d’Homme Délivré.

Mais aussi bien les grandes religions marquent les moments d’annexion de la Tradition Primordiale et l’expression d’une séparation supplémentaire. Les textes sanskrits décrivent la fin de l’Age d’Or par la destitution des prêtres (brahmanes) par les guerriers (kshatriyas). Le prêtre qui jusque là avait autorité sur le guerrier se retrouve sous sa dépendance, se trouve choisit par lui. La religion monothéiste, conséquence de cette fin de l’Age d’Or, est à la fois la trace de la méthode alchimique pour restaurer l’état édénique, et la transformation de cette méthode en allégorie morale. La figure du prêtre a elle-même deux visages : brahmane, il est le maître de vie qui permet la restauration de cet état ; devenu l’équipier du kshatriya, il est celui qui maintient l’homme dans son état de dépendance aux puissances de mort. 

 

Hypothèse 3.

A partir de la chute dans l’Histoire, deux sources permettent de régénérer la spiritualité humaine : Les peuples nomades et les cirques errants, « Roms » et « Freaks », monstres et gitans qui traversent la Terre, portant avec eux le legs de la Tradition Primordiale ; ainsi que les procédures carnavalesques, où l’homme se réapproprie sa puissance initiale, devient le monstre ou « Freak » qui est l’expression directe de cette Tradition.

1) On a toujours considéré les religions et les cultures comme les expressions sédentaires d’une source nomade. Les « Roms », qui apparaissent dès le Moyen Age, dans les récits historiques perses (Le Livre des Rois de Ferdosi) et dans le Journal d’un bourgeois de Paris, ont toujours été là sous une forme à peine différente. Comme l’explique Jean-Louis Bernard, ils bâtirent Paris ; ils fondèrent l’Egypte et l’Inde.

La marque d’une période historique forte, dotée d’une puissance authentique, est qu’elle est capable d’accueillir les « Roms » qu’elle n’associe pas à « toute la misère du monde » mais à la source de sa propre richesse. Comme le dit René Guénon, les « signes de déclin » affectent d’abord les nomades, parqués dans des camps, interdits aux frontières des nations devenues porteuses d’un cauchemar qui semble n’avoir pas de fin. Elle touchent ensuite les monstres, empêchés de naître par un eugénisme qui ne dit pas son nom mais se cache sous les aspects de l’humanisme progressiste.

2) L’autre source, c’est la perpétuation d’une véritable activité carnavalesque régénératrice et porteuse du signe de la réversibilité des mérites. La place de l’art dans le Carnaval est central, mais c’est un art qui n’est pas séparé de la fête et donc de la participation collective à son expression. Le Carnaval n’est pas seulement « souvenir », il est également « promesse » : celle d’une réintégration dans le « Royaume de Dieu ». Le nom théologique de cette réintégration est « Apocatastase ». La pop culture est apocalyptique et apocatastatique. Elle nous parle d’un moment où nous serions tous heureux, ensemble, réunis comme les solitaires dans les chansons des Beatles – ou les personnages de Lost dans le monde de manifestation subtile de la dernière saison. Elle nous parle également des raisons pour lesquels nous ne le sommes pas.

La culture populaire est à la fois carnavalesque et nomade. Elle se caractérise par une fidélité à des principes éternels (oubliés, mais dont on recherche la trace) et un permanent renouvellement des formes. La fidélité aux idées éternelles n’est pas menacée mais, au contraire, protégée par le renouvellement des formes.

La marque d’une période historique faible est l’obsession qu’elle a des « dangers de l’acculturation ». La peur d’une « époque où tout se vaut » est caractéristique de la faiblesse d’un pouvoir qui se sent menacé et montre les dents. Il y a une alliance de fond entre les obsessionnels d’un déclin par la culture populaire et ceux du danger venant des peuples nomades.

 

Hypothèse 4.

A la culture populaire s’oppose la culture académique ou institutionnelle. Celle-ci se caractérise, entre autres, par des formes « classiques », extrêmement figées, ou tendant à se fixer et devenues incapables de soulever l’enthousiasme mais une simple observation passive. Alors que la culture carnavalesque pose une permanence des idées et une métamorphose des formes, la culture institutionnelle – marquée par la décadence accrue des institutions – imagine une source humaine des idées, croit à la permanente « création de nouvelles idées », mais s’obsède pour les formes figées. 

La culture institutionnelle se prenant pour objet de référence s’appelle elle-même « culture classique ».

 

Hypothèse 5.

La culture institutionnelle est toujours mise en danger par le caractère bouleversant et communicatif de la culture populaire. Elle se sent donc obligé d’annexer cette dernière, à partir du moment où elle juge son caractère subversif temporairement ou superficiellement neutralisé – ce qu’elle fait sans vergogne.

Les troubadours, l’art du Moyen Age, Rabelais, Shakespeare font originellement partie de la culture populaire. Face à leur succès désarmant, la culture classique décide d’en faire les supporters posthumes de sa propre équipe en trahissant leur dimension émancipatrice et en édulcorant leurs connotations grotesques, comiques, outrancières. Daumal avait bien prévenu André Breton qu’il se retrouverait dans les manuels d’éducation scolaire. Cette opération est ambiguë, parce que, malgré sa volonté d’anéantissement, on voit la culture académique forcée de lâcher du lest. Ainsi Rimbaud, qui aurait peut-être été oublié dans l’underground, se voit connu par les générations suivantes et le poète aux semelles de vent initie celles-ci au « dérèglement de tous les sens ». De même pour Baudelaire, Nerval, Lautréamont, Van Gogh, Artaud – prophètes d’un monde « assassiné par la magie », mais transmis malgré tout par le monde culturel corrompu.

 

Hypothèse 6.

Le signe du basculement dans la dernière période historique, c’est l’absence de retours ritualisés au carnavalesque et la dissipation des derniers souvenirs de l’Age d’Or.

A mesure que l’on avance dans l’Histoire, les trois éléments représentatifs de l’Age d’Or ou permettant d’y avoir accès, tendent à disparaître.

1) l’espace qui permettait aux nomades de circuler sur la Terre, portant avec eux le legs de la Tradition Primordiale.

2) les monstres, progressivement empêchés de naître par un eugénisme qui ne dit pas son nom.

3) les procédures carnavalesques dans lesquels l’homme retrouve, ne serait-ce que pendant une courte période, son état édénique

Ainsi que :
4) l’inclusion dans la « culture académique » des œuvres d’art populaires qui la menacent en même temps qu’elles la nourrissent.

 

Le moment d’accélération de la chute dans l’Histoire s’appelle, au choix, l’Age de Fer, le Kali Yuga ou la Modernité. Ce grand cycle est supposé avoir commencé il y a 6000 ans. Mais la dernière phase de celui-ci, qui durera fort longtemps, a commencé à partir du XVIIIe siècle. Alors que les grandes métaphysiques se voient incapables de se renouveler et les trois monothéistes atteignent les formes figées dans lesquelles désormais on les connaît, une nouvelle période historique apparaît, marquée par la révolution industrielle, la destitution des kshatriyas (les guerriers) par les vaiysas (les commerçant, les  bourgeois), le libéralisme et la disparition accrue des procédures carnavalesques. Le signe des temps de la fin du XVIIIe siècle est l’apparition de la littérature fantastique. Celle-ci dira la vérité métaphysique de son époque, qui est aussi la nôtre. Celle des fantômes, des goules, des vampires. Dans la littérature fantastique, la dimension carnavalesque devient effrayante, et les métamorphoses irréversibles.

On note que la littérature fantastique est la plus rétive à l’inclusion dans le corpus académique. Malgré l’acceptation d’Edgar Allan Poe, on attend encore la reconnaissance de Arthur Machen, Robert Chambers, Howard Philip Lovecraft, etc. De même le cinéma fantastique, souvent considéré comme un sous-genre, alors qu’il est le seul « genre noble », le seul à œuvrer directement dans la métaphysique de son époque. Au cinéma fantastique est préféré en France le film de mœurs bourgeois, copie du roman bourgeois de Gallimard.

De tous temps, les artistes de la culture populaire ont craint le moment où l’homme ne participerait plus de l’œuvre elle-même. Où il serait réduit à l’état de spectateur passif. Le basculement de la culture orale en culture écrite, du carnaval en cirque, du spectacle en cinéma, sont des étapes de l’éloignement de l’état édénique. Il faut rappeler l’importance des fêtes populaires dans la pensée de Rousseau exprimée dans la Lettre à D’Alembert, qui va de pair avec sa haine des spectacles. L’obsession chez Zappa de faire monter son public sur scène, les audience participation participent de sa dimension carnavalesque authentique.

 

Hypothèse 7.

Le carnavalesque est cyclique, les rappels de l’âge d’or sont cycliques. Ainsi malgré l’éloignement progressif de celui-ci, chaque séquence historique contient des rappels de cet état. Le dernier rappel en date est de 1967.

1967, c’est l’année de Sgt. Pepper, c’est le moment poppermostesque où s’exprime le fond gnostique inhérent à la culture pop. Ce sera le moment où Hara-Kiri deviendra populaire en France, Robert Crumb aux Etats-Unis. Ce sont des années de grâce où la pop culture a failli gagner et où la jeunesse s’est successivement aimée et abimée dans un été de l’amour qu’ils croyaient ne jamais voir finir. Il faut parler de l’importance, non seulement de Hara-Kiri, mais de L’écho des savanes, de Metal Hurlant et de Actuel dans la presse française – tous les quatre porteurs d’un legs à la fois traditionnel et révolutionnaire, poétique et émancipateur, populaire et exigeant.

Importance de la mise en état de danse du corps dans la culture carnavalesque. Les Freaks de L.A. étaient menés par un danseur, Vito Paulekas, qui leur apprit à danser de façon monstrueuse. Importance également des vêtements colorés qui rappellent l’esprit des Gitans.

L’objectif de la culture classique ou institutionnelle est la création d’un corps amorphe, neutralisé, immature, incapable d’action. Le point le plus éloigné du carnavalesque est probablement la musique électronique où le musicien sur la scène est assis, amorphe et avachi – comme le spectateur dans la salle. Plus personne n’a de corps, et seules les machines travaillent.

 

Hypothèse 8.

1974 est un moment mondial de destruction des cultures populaires. Dans ce cadre, les images ont un destin tragique.

En France, c’est Georges Pompidou qui aura le rôle du grand fossoyeur. Son rôle est multiple : A travers Giscard, son ministre de l’économie, Pompidou fait passer une loi interdisant à l’Etat de battre sa propre monnaie, et donc abandonne le gouvernement de l’Etat aux banques. Simultanément il développe l’agro-alimentaire, soit la nourriture empoisonnée. Enfin, selon le mot de son ancien condisciple Louis Chevalier, il « assassine Paris ». Destruction du trou des Halles, construction de la Tour Monparnasse et du quartier de la Défense qui séparent Paris de ses habitants. A partir de Pompidou, la ville est progressivement vidée, devient pur décor de tourisme. Le « Paris populaire » n’existe plus : les loyers augmentent, et les commerçants déménagent en grande banlieue. Les bars disparaissent comme des mouches. Les lois liberticides s’accumulent : interdiction de fumer, de faire du bruit, interdiction des concerts sous le prétexte du bruit. Paris devient laide. Paris devient inhabitable. Paris est morte – assassinée par les politiques de droite comme de gauche.

Le moment où les véritables décisions politiques sont soumises aux « lois du marché », à l’économie, le monde politique se concentre sur le « culturel » qu’il met sous sa dépendance. Frank Zappa dit bien que « le monde politique est la section divertissement du monde industriel et financier ». L’instant où la politique a déserté le champ des décisions « politiques », elle s’obsède du sociétal dont la culture est le réseau de propagande. L’ORTF disparaît au profit d’une télévision-poubelle soi-disant motivée par l’Audimat. Comprenant qu’elle ne pouvait s’opposer frontalement à la culture populaire, la culture académique propose une culture de substitution, la « culture de masse » dans l’objectif de maintenir le peuple sous sa dépendance, soumis à ses principes d’horreur et de mort. Le sommet de la télévision-poubelle est le « débat télévisuel », le spectacle des politiques s’entredéchirant et opposant le mensonge au mensonge.

Après 1974, la culture populaire devient souterraine. L’underground qui était un « moment » de la culture populaire des générations précédentes, devient le lieu permanent de celle-ci. La musique populaire cesse de se nourrir des concerts où apparaissaient les groupes des années 60, et une culture de masse prend appui sur la télévision, où l’on impose au forceps, au marteau, de nouveaux succédanés à travers clips et coupes de cheveux. C’est le monde de MTV. Le monde de Madonna et de Britney Spears. Le cinéma européen devient l’équivalent du théâtre et de l’opéra : un divertissement de plus en plus subventionné et bourgeois. Le cinéma américain des années 80 est en rupture esthétique et intellectuelle avec le « nouvel Hollywood » (Coppola, Pakula, De Palma, Schlesinger) et propose une éthique années 50 de pacotille (American Graffiti, Grease), des comédies romantiques niaises et des films d’action d’un patriotisme étouffant.

Les seules œuvres d’art populaires que nous connaissons sont celles qui appartenaient à un médium qui échappait à l’ensablement programmé. Le rap, pendant une longue période. Le death metal, extrêmement populaire en Europe du Nord. Ou la série télévisée, avec Twin Peaks, Buffy, Carnivale, Lost… Hormis ces genres pas aussi rapidement identifiés et subvertis par la culture institutionnelle, c’est donc dans l’underground, un underground désormais irréversible, que l’on trouvera la véritable culture carnavalesque des derniers temps.

 

Hypothèse 9.

Le moment où les procédures carnavalesques ne sont plus actualisables, où l’homme ne peut plus danser, où la frontière entre art et vie devient insurmontable, où les nomades ne peuvent plus circuler, ce moment-là est celui qui fut appelé « les derniers temps ».

Nous entrons dans la nuit.